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Payer et apprendre

Author
Jeff Bentley

Les vulgarisateurs offrent souvent l’information gratuitement, mais en la vendant, vous pourriez avoir un public plus ciblé. C’est la conclusion à laquelle sont arrivés le chercheur Gérard Zoundji et ses collègues dans un récent article publié dans Experimental Agriculture.

Zoundji a comparé trois groupes de personnes en Afrique de l’Ouest qui ont reçu des DVD contenant des vidéos pédagogiques pour les agriculteurs. Plusieurs collections de vidéos couvraient des sujets liés à la production de légumes ou à la gestion du striga, une mauvaise herbe parasitaire. Les vidéos pouvaient être visionnées dans plusieurs langues locales ou en anglais ou en français.

Lorsque des ONG au Bénin offraient les DVD à des agriculteurs organisés, ceux-ci avaient tendance à regarder les vidéos et expérimentaient les types de semis et les idées montrés dans les vidéos. Mais certains agriculteurs qui ont reçu les DVD gratuitement, n’ont pas montré les vidéos à leurs amis et à leurs voisins ; ils plaignaient d’avoir besoin de carburant pour faire fonctionner leurs génératrices ou d’autres types de soutien.

L’appréciation du public s’était améliorée lorsque les DVD étaient partagés par des ONG qui montraient un engagement envers le sujet et les communautés. Au Mali, les organisations qui ont enseigné la gestion du striga se sont rendu compte de l’importance de la mauvaise herbe et ont organisé des séances de visionnement dans les villages.

Le personnel des ONG était sur place pour répondre aux questions des gens après le visionnement. Les ONG ont laissé des exemplaires des DVD à la disposition des populations locales, qui habituellement, s’organisaient pour regarder de nouveau les vidéos plus tard afin d’en étudier le contenu. Les agriculteurs ont expérimenté avec enthousiasme les idées qu’ils ont apprises, comme le semis de légumineuses entre les rangées de cultures céréalières, la lutte contre le striga de façon naturelle.

Cependant, la grande récompense est arrivée lorsque les agriculteurs ont commencé à acheter les DVD tout frais des étagères des magasins. La plupart d’entre eux payaient seulement un ou deux dollars pour les DVD sur la production de légumes, mais le fait de payer pour l’information lui donnait de la valeur.

Tous les clients qui ont payé pour les DVD ont regardé les vidéos et plusieurs les ont montrées à la maison à leurs amis et à leurs voisins. Ils ont trouvé les idées agricoles utiles ; certains ont acheté l’équipement d’irrigation goutte-à-goutte qu’ils ont vu à l’écran. D’autres ont appris à gérer les nématodes (des vers microscopiques) sans utilisation de pesticides chimiques.

Les agriculteurs qui ont acheté les DVD ont également expérimenté la technologie numérique utilisée pour montrer les vidéos. Environ 15% d’entre eux ont acheté des lecteurs DVD pour regarder les vidéos. Certains ont prêté les DVD à leurs enfants qui étudient à l’université ; ceux-ci ont copié les vidéos, les ont converties en format convivial pour les téléphones portables (3gp) et ensuite téléchargées sur les appareils portables de leurs amis et de leurs collègues.

La vente de l’information attire un public auto-sélectionné : des personnes intéressées qui prendront le contenu au sérieux. Les vulgarisateurs experts qui apprécient les vidéos peuvent également démontrer leur valeur en organisant des séances de visionnement qui suscitent de façon respectueuse l’intérêt des communautés et de leurs leaders.

Mais lorsque les DVD sont offerts gratuitement, même s’ils contiennent des vidéos de qualité cinématographique sur des sujets très importants, les agriculteurs pourraient ou pourraient ne pas les regarder et les apprécier. Les gens qui paient pour l’information voient son importance.

Lecture complémentaire

Zoundji, Gérard C., Florent Okry, Simplice D. Vodouhê, Jeffery W. Bentley, and Loes Witteveen 2020 Commercial Channels vs Free Distribution and Screening of Learning Videos: A Case Study from Benin and Mali. Experimental Agriculture. DOI: 10.1017/S0014479720000149.  

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